Aujourd’hui, parlons d’un sujet qui fait à la fois rêver… et un peu trembler les professionnels du cinéma : l’impact de l’intelligence artificielle sur l’animation.
Vous avez sûrement entendu parler de Sora, cette IA de OpenAI qui pourrait bien révolutionner le monde du cinéma… ou le réduire en un champ de texte paumé au beau milieu d’une pauvre page web avec l’inscription “Générer un long-métrage d’animation” !
Imaginez : vous êtes un producteur, prêt à investir 800 millions dans des studios flambant neufs. Mais voilà que débarque Sora, l’IA qui génère des scènes si réalistes que même votre réalisateur préféré aurait du mal à y voir une différence.
Résultat ? On annule tout ! Même Tyler Perry, la star d’Atlanta, a décidé de mettre en pause ses projets d’agrandissement.
Alors, si même les plus grands s’inquiètent, doit-on se préparer à regarder des films « made by AI » et à des studios composés par des équipes animateurs qui n’existent pas ?
Pour le moment, Sora produit des vidéos d’une minute max, mais croyez-moi, c’est une minute qui en dit long.
On voit déjà des scènes d’action et d’animation dignes de ce qui sortait des studios il y a quelques années, sauf qu’ici, on n’a ni tournage, ni acteurs, ni caméras.
Imaginez des vidéos animées par Runaway, qui permettent même aux amateurs de créer leurs propres scènes ! Oui, c’est désormais notre quotidien. Et à ce rythme, l’idée d’un film entièrement fait par l’IA sur la demande d’un utilisateur n’est plus une blague futuriste.
Mais alors, pourquoi s’inquiéter ? Eh bien, l’IA, c’est un peu comme ce gâteau dont tout le monde veut une part. Plus elle prend de place, plus les acteurs, les réalisateurs, les scénaristes et même les animateurs risquent de se retrouver… sans part du tout.
Moins de tournages signifie moins de jobs, et même les grandes villes de production comme Montréal pourraient sentir le vent tourner.
La question qu’on se pose tous, c’est : dans deux ans, les studios seront remplis d’acteurs ou… de programmeurs en sweet à capuche ?
Bon, pour l’instant, tout n’est pas parfait, on a encore des « hallucinations d’IA » – ces fameux moments où l’IA génère des personnages avec doigts en trop.
En attendant, que les systèmes d’animation soient à la hauteur, certains studios d’anime japonais utilisent déjà l’intelligence artificielle générative pour produire des background et des décors pour leurs dessins animés. Par exemple, à ce jour, il est possible de générer des modèles 3D et de les disposer sur une scène après quelques prompts à son logiciel d’animation. On peut aussi générer des textures à la volée sur des modèles 3D pour faire d’un amas de polygones un paysage photoréaliste ou au contraire cartoon.
Et si la réglementation sur ces nouvelles technologies est encore flou, c’est parce qu’il n’existe pas encore forcément de restrictions à ces technologies dans ces nouveaux domaines. Et même si le droit d’auteur protège les œuvres d’arts, rien n’empêche les outils des sociétés de l’IA d’entraîner leurs modèles de machine learning sur ces dernières, espérant que la justice ne puisse entraver cette innovation majeure pour le futur de l’humanité. Après tout, si on ne le fait pas, qui empêchera les chinois de bâtir ces produits à notre place.
L’animation a toujours été un terrain de jeu pour les nouvelles technologies, Après tout, ça fait longtemps qu’on a plus besoin de dessiner pour faire du dessin animé ! Mais cette fois, on pourrait bien voir une révolution complète.
Et si je vous parle de ça, c’est parce qu’en tant que wanna be réalisateur de film d’animation je me pose plus que jamais la question de l’outil, de la technique. Après tout, pourquoi me fatiguer à construire des mondes, des personnages, des pipeline à la main quand une machine fait largement mieux que moi !
Finalement, j’ai personnellement envie de croire que l’IA pourra collaborer avec l’homme plutôt que de le remplacer. Mais dans tous les cas, est-il temps de repenser notre modèle de créativité. Et si oui, toujours avec un crayon à la main.
La question est : qui restera pour nous raconter des histoires animées ? Est-ce qu’on va tout confier aux IA, de la production au doublage, ou va-t-on garder une place pour nos mains dans le processus créatif ?
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